Mon cerveau

Je me présente, je suis le cerveau de Célia. Je ne vous dis pas la galère que je vis au quotidien. Toujours entrain de penser, celle là. Elle ne me laisse jamais me reposer. Même la nuit, elle ne fait que rêver. Cette nuit encore, c'était chouette, j'étais dans son rêve et je pouvais voler. Au réveil, je me suis dis: "que je suis fatigué!" Ce rêve était vraiment plaisant cependant. Ca change des rêves tordus dans lesquels elle me fait voyager d'habitude. Pour l'embêter, je l'empêchais de se rendormir ou de se reposer. Vengeance! Toutes ces questions qu'elle se posait tout le temps me rendaient chèvre. Et qu'est ce qu'elle râlait aussi: "aujourd'hui j'ai mal à la tête, j'ai mal au dos, j'ai pas suffisamment bien dormi,..."
Sa morale l'emmenait vers des chemins sinueux: "tu vas encore grossir, ne mange pas ça." Sa culpabilité m'épuisait. Elle ne voit donc pas qu'elle est belle? Pourtant on le lui disait souvent.
Aujourd'hui, moi, cerveau de Célia, je décide de faire grève, mais têtue comme elle est, elle ne me laissera pas faire. Je suis obligée de réfléchir encore pour un atelier d'écriture dont je me fiche complètement. J'ai besoin de repos moi aussi, mince. Pour me venger, je m'endormais vers 21 heures pour lui faire comprendre ma fatigue. Cette fois-ci, elle ne résistera pas. Je lui faisais chaque soir de l'hypnose pour qu'elle s'endorme enfin. Ah là, je peux vous dire que c'était la fête pour moi. Je me posais au dernier étage et j'invitais tous mes amis cerveaux à mettre un peu le bazar là dedans. Le matin, elle se réveillait toute fatiguée et me le faisait payer. C'était reparti, elle râlait encore et se plaignait d'avoir trop rêvé. Que n'avais-je pas fait là. Peut-être fallait-il que j'arrête les soirées trop arrosées. Promis, je me calmerais à l'avenir. Au final, nous devions peut-être nous épauler et devenir plus solidaires, car l'un sans l'autre nous ne serions plus rien. Je lui reprochais son manque de folie, elle me reprochait mon trop plein d'énergie. Nous allions passer un accord. Dorénavant, nous allons faire chacun des compromis et des efforts comme un couple qui essayait de se rabibocher. Nous nous sériâmes les neurones et conclûmes un pacte. A partir d'aujourd'hui, plus de vengeance. Chacun pensera au bien-être de l'autre. Cerveau de Célia, et Célia elle-même, je vous déclare unis pour le meilleur et pour le pire.
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